Frappé du "syndrome du fanfaron", pratiquant la "confusion des caisses", le ministre-candidat mène, selon M. Hollande, une "campagne d'intimidation" qui consiste à "dénoncer la gauche, la déconsidérer". "C'est toujours ainsi que la droite a agi", a-t-il souligné, en rappelant la rumeur des "chars soviétiques sur la place de la Concorde" en 1981.
Dans cette campagne, le clivage gauche-droite se joue à grand renfort de pages d'histoire. "Nicolas Sarkozy n'a plus de passé, a ironisé le dirigeant socialiste. Il vient chercher dans notre propre littérature ses références. (...) Mais il faut se demander : qui chercheriez-vous comme référence à droite ? Guizot ? Thiers ? MacMahon ? Poincaré ? Tardieu ? Antoine Pinay ? Giscard ? C'est dur pour Giscard d'(entendre citer) Mitterrand comme référence ! Et Chirac, pourquoi il n'a pas pris Chirac ?"

"IL NE SERA PAS MIEUX APRÈS"

Tandis que les rires redoublent, M. Hollande propose de faire "un tour à Neuilly" pour tenter d'y trouver "la place Léon-Blum, le boulevard Jean-Jaurès et l'avenue François-Mitterrand". "Il y a une imposture à citer Jaurès, poursuit-il, quand on veut remettre en cause le droit de grève, il y a une imposture à citer Blum quand on veut remettre en cause les 35 heures, il y a une imposture à citer Mitterrand quand on veut remettre en cause la retraite à soixante ans."

Ce n'est pas fini. "Nicolas Sarkozy n'est plus de l'UMP, il est de France, nous dit-il. Il nous a fait un aveu : 'J'ai changé.' Mais s'il a changé, c'est qu'il n'était pas bien avant, et s'il a changé c'est qu'il ne sera pas mieux après."
Contre le candidat "sortant", M. Hollande conclut : "Il se regarde, que voulez-vous ?, il se plaît. Nous, nous sommes prêts."

(Source : Le Monde)