Les cochonneries avaient dû commencer bien avant ce conseil, puisque dès le départ de celui-ci Mme Caille, élue dissidente, a fait une déclaration concernant un « esclandre » qui aurait eu lieu au restaurant le Sébastien lors d’un dîner de l’UMP les Amis de Sarkozy : « J’interdis que vous mêliez mes enfants à toutes ces histoires. » A voir la colère de cette dame, je n’ose imaginer les propos diffamatoires qui ont dû être lâchés sur sa famille et ce, devant un parterre de personnalités politiques
Réponse de Saez : « Tout ceci est pour moi nul et non avenu. Je ne suis pas au courant de ces élucubrations et je ne m’intéresse pas à ces futilités » alors que Mme Caille semblait soutenir qu’il était lui-même là et à l’origine de ces propos… Je ne devrais pourtant pas m’étonner : il suffit d’assister à quelques réunions avec lui pour le voir raconter, en petit comité, de véritables horreurs sur tel ou tel élu, sur ses enfants, sur ses problèmes de travail, etc. en concluant systématiquement « mais je ne vous ai rien dit… ». Il est coutumier du fait, vu qu’il adore l’expression « il n’y a pas de fumée sans feu » il s’empresse d’allumer lui-même le petit fagot. Il en restera toujours quelque chose, n’est-ce pas ?

Ensuite, l’air finaud, il laisse la parole à Robert Chardon qui, il semble le découvrir avec nous, a une déclaration à faire. Il s’en lèche d’avance les babines. Et voilà notre adjoint aux finances qui se lance dans une lecture « au nom du groupe UMP et de plusieurs membres de la majorité 11 en tout sur 29 » où il demande si Pierre Morbelli va se décider à poser sa démission !
Si j’ai bien compris : l’affaire concernant les deux emplois payés par la SAUR suit son cours, l’enquête est close et arrive à présent sur le bureau de la juridiction concernée, afin d’être jugée. Aucune conclusion sur ce dossier n’est encore donnée, mais ces deux larrons se croient supérieurs à la justice de notre pays et décident à l’avance qu’elle en sera le résultat. C’est-y pas beau, ça madame ?
Ils accusent également l’ancien maire de ne pas avoir payé ses factures d’eau à l’époque de la Saur ! Et ça continue sur une affaire terminée depuis longtemps, où il y a prescription, concernant le prix des terrains du Coteau Sud où Saez avait déjà été débouté, mais, hein, « ya pas de fumée sans feu » alors cela ressort un dossier d’un soi-disant célèbre expert Marseillais…..Godino, payé encore par nous je parie, qui trifouille des chiffres hors de leur contexte pour accoucher d’une souris. Mais, hein, la fumée, le feu, etc.
« Tu sais parfaitement que toutes mes factures d’eau ont été payées régulièrement et que toutes les pièces en attestant communiquées sont dans les mains de la justice depuis longtemps ! » répond Morbelli, « Je n’ai jamais eu d’emplois fictifs : ces deux emplois étaient pour deux employés de la Saur. Un pour la gestion informatique, et l’autre pour l’accueil des administrés. Quant au Coteau Sud, je suis encore plus tranquille. Toutes les actions menées par le cabinet Godino se sont révélées improductives, aucune n’a abouti on le sait. C’est de l’argent municipal fichu en l’air ! » Mais « on » se dépêche de couvrir sa voix sous les huées. Diffamez, diffamez, il en reste toujours une odeur tenace. C’est le principe saezien bien connu.

« Est-ce cela votre idéal socialiste ? » lance Chardon aux élus éberlués en face de lui. Occasion pour le maire de ricaner sur les « jurys populaires », et il boucle à l’envi sur ce sujet qui ne fait rire que lui, mais il n’en a cure. Puis, il arrive à ce qu’il voulait sortir depuis le départ : « Je vous défie de vous porter partie civile pour diffamation contre moi ! » lance-t-il à Morbelli. Mais bien sûr, pour Morbelli ce sera sur ses fonds propres, n’est-ce pas ? Vous comprenez que l’on en arrive au point où il peut vous attraper dans la rue, vous agonir d’injures et vous dire tranquillement après « Attaquez-moi en justice, moi j’ai les moyens de me payer un avocat, et sur votre dos par-dessus le marché ! »

Le pire est que, perdu dans son délire maniaque, il ne se rend même pas compte du dégoût qui s’est emparé de la salle. A part pour la petite claque habituelle du fond, les copines, qui souvent lancent des remarques acerbes, ricanent, applaudissent même alors que le public se doit de rester silencieux.
Par contre, il cite plusieurs fois, avec une jalousie qui semble lui sortir par tous les pores, un article de la Provence qui faisait part d’une projection sur grand écran du débat entre les candidats socialistes pour lequel la télé et la presse étaient venues prendre les réactions à chaud des militants. Pas de quoi en faire un fromage. Je ne l’ai pas lu cet article, mais je peux vous affirmer qu’il ne l’a pas digéré. Il l’a encore sur l’estomac ! Et vas-y que je ricane sur les « jurys populaires », sur les journalistes de la Provence, etc. Derrière lui, pourtant, il y avait deux journalistes et de la Provence je crois, mais si vous pensiez que la muflerie avait une limite, revoyez votre copie immédiatement !

Evelyne Coursol est celle pour laquelle j’ai eu le plus de peine. Très droite, elle a exigé que l’on revienne à l’ordre du jour, que ces digressions s’arrêtent, le conseil municipal n’étant pas un tribunal. Et là, pause, il faut regarder ce que Saez a osé faire en face d’elle : des grimaces ridicules de gosse ! Le voir pour le croire !
« Arrêtez de me regarder ainsi, je demande que vous me respectiez ! » a-t-elle exigé. Mais il a continué : sa bouche faisait un gros rond, ses yeux étaient volontairement exorbités, il frottait son menton contre ses mains jointes dans une attitude provocante, c’est même désagréable à décrire tellement c’était laid. Serge Briançon est intervenu : « Ce n’est pas un tribunal, de quel droit citez-vous les noms des personnes ? »
Saez finit par atterrir, se rend compte qu’il pédale dans la semoule et lâche « Quand Chardon a eu cette initiative, je n’étais pas pour. Car je n’aime pas les polémiques. »…..Hurlements de rire parmi les élus et la salle !
C’est alors que Georges Bianchi, élu dissident, déclare calmement : « Je suis moi aussi en procès contre la mairie pour dénonciation calomnieuse. Il faudrait donc que vous demandiez également ma démission ? »
Un ange passe… Flottement… Chardon et Saez perdent contenance. Ah, mais ça ne va pas, ça. Ce n’est pas ce qui était prévu !
Alors, pour ne pas avoir à répondre à cette question logique, on s’attaque enfin à l’ordre du jour. Donnant l’occasion à l’ange de voleter loin de la mairie où il commençait à manquer cruellement d’air pur.
Juste quelques extraits de la suite de ce CM.
Installation d’une nouvelle canalisation rue Eugène Bertrand pour 600.000 € (pour 4 maisons construites sur un talus et hautement perchées, en bout de conduite dixit Morbelli) l’opposition étant contre : 14
Chardon (limite pleurnichard): « Vous dites qu’on ne fait rien, mais dès qu’on fait quelque chose, rien ne va plus ! » Réponse de Bouillet : « Ce n’est pas parce qu’on vous reproche votre inertie qu’il faut faire n’importe quoi. » Chardon : « Cette canalisation est peut être non définitive , c’est vrai, mais on la fait et on verra demain… » Bel exemple de vision à long terme et de la façon de gaspiller 600.000 €.

Au sujet du réservoir :
Briançon : « Le véritable débat est là : il s’agit d’une question de confiance. Et on ne vous fait pas confiance. Car vous ne respectez pas les chiffres que vous annoncez. Et vous restez sur vos positions sans tenir compte de l’opinion des gens compétents » Et d’annoncer que dans le journal Sud Info, il est question de 500.000 € d’investissements pour Venelles : « C’est quelqu’un de votre majorité qui a lâché ça à la presse ! Et cela déclare qu’en un an, les travaux seront terminés. Mince, on sera en 2008… » Comme par hasard.
Et Chardon de rétorquer : « Vous savez les journalistes écrivent souvent n’importe quoi ! » Les représentantes de la Provence ont dû goûter cette sortie intelligente. Cela énerve Saez qui au lieu de traiter la question essaye de retourner à l’envoyeur : « Et vous, avec l’histoire de votre vestiaire qui est passé du simple au double ! ». Hourra ! On passe d’un petit saut gracieux du réservoir à un… vestiaire. Ça, c’est de la gestion !!!
D’autant plus qu’il insiste tout fiérot « Gouverner c’est prévoir, comme le dit l’abbé machin ». Toujours sa manie des citations. Une façon facile de parler en copier-coller… Chardon veut argumenter pour son bassin et égrène une multitude de chiffres. De temps en temps, il lance, très prof : « Gardez ce chiffre en tête ». J’essaye mais au bout du 4ème, je suis perdu.

Au sujet des ressources humaines :
Bouillet pose une question sur la réelle vacance des postes supprimés. A laquelle Saez lui répond, comme à son habitude, avec muflerie : « Au club du 3ème âge, vous avez des cours de mémoire ». C’est sa vanne habituelle quand il s’adresse à Bouillet.
Briançon : « Tiens… et où est le conseiller municipal (Gourier) chargé de la délégation du personnel. Encore absent ! » à quoi Saez répond que le pauvre chou travaille, qu’il ne peut pas être là, qu’il faut comprendre (j’ai dû le voir 3 fois ce Gourier). Et Briançon de conclure : « Vous demandez la démission d’un collègue, alors qu’il y en a un qui devrait le faire de lui-même ».

Au sujet de la restauration :
A l’énoncé de la délib, déjà on peut voir trépigner d’impatience l’équipe de la majorité et entendre un « hummmm ! » de satisfaction. Le lapin est prêt d’être sorti de la manche. Suspense insoutenable… Pourquoi, alors que la commission avait pris une position, à l’unanimité, la délib présentée prend elle carrément le contrepied ?
Parce que figurez-vous que Saez a reçu ce matin une lettre des services vétérinaires disant que la cuisine des Cabassols n’a jamais eu, depuis des années d’agrément (ou un truc comme ça) et de traiter Morbelli, la salive coulant à flots, de menteur plusieurs fois. Avec un air de jouissance extrême. Il a dû rêver de ce moment pendant des jours. Eh oui, pendant des jours… Mais comment est-ce possible puisqu’il n’a reçu ce papier que le matin même ? Et comment la délib, écrite depuis une semaine, le prend-elle déjà en compte ? Bizarre cette manip, non ? Surtout qu’Evelyne Coursol la pointe du doigt. Le lapin ressent un long moment de solitude et aimerait retourner dans le chapeau, ni vu ni connu.
Bouillet lui demande (à Saez, mais au lapin aussi tant qu’à faire) d’arrêter son cinéma et Saez de répliquer : « Oh, vous ! Le 3ème âge, hein… »
Et Morbelli d’attaquer : « Je mets au défi quiconque de me sortir une pièce signifiant que nous étions dans l’illégalité avant 2001 ! Comment voulez vous construire et ouvrir un restaurant scolaire public et ce sans autorisation ??? Même en rêve c‘est impossible !! » ce à quoi Saez lui répond : « Je ne suis pas pêcheur mais chasseur de requins et vous en faites partie ». Il a dû répéter cette phrase longtemps devant sa glace. Mais il fait un flop et cela l’énerve.
Bouillet souhaite que l’on mette alors en conformité la cuisine des Cabassols. Saez (avec une petite voix doucereuse, les mains jointes) : « M. Bouillet, vous êtes d’une sensibilité politique qui pense que vous pouvez utiliser l’argent public comme ça » et Bouillet de lui répondre du tac au tac : « Moi au moins je ne dépense pas l’argent des contribuables en procès stupides ! » Coursol lui demande : « Vous avez une commission qui a travaillé et pris une position. Ayant un nouvel élément, vous deviez réunir à nouveau cette commission. C’est une faute de politesse démocratique. Vous auriez dû avoir l’intelligence politique et humaine de prévenir les membres de la commission. » Saez : « J’ai pas vos numéros et je ne veux pas les savoir. Et de plus, je ne demande pas leur numéro de téléphone aux femmes…... » C’est beau un maire qui se permet de sortir de telles énormités ! D’autant plus qu’il insiste lourdement quand Evelyne Coursol, outrée, lui demande de lui parler en tant que conseiller municipale et non en tant que femme. Elle a même failli partir en déclarant : « Je ne vote pas avec des pingouins ! »

Moralité ? Si vous êtes du 3ème âge, ou si vous êtes une femme, ou si vous n’avez pas les moyens de prendre un avocat, vous n’êtes rien aux yeux de Saez. Et si vous cumulez ces trois tares, vous êtes un moins que rien. Et moins que rien, c’est pas grand-chose. Comme aurait dit Raymond Devos.
Qui lui était un vrai comique et savait ce que c’était que de jouer avec intelligence avec les mots.

Jean-François