Face au candidat de l'UMP, qu'elle a accusé de l'avoir insultée en la plaçant du côté "des voleurs, des fraudeurs et pourquoi pas pire" à propos des incidents à la gare du Nord, elle a dit sa volonté de "garder au débat public sa dignité".
"Je suis une femme sereine, maîtrisée et soucieuse de répondre aux interrogations des Français", a-t-elle expliqué.
"Je ne me descends pas à ce niveau et je dis qu'une fois ça va mais qu'il ne faut pas qu'il y revienne", a déclaré Ségolène Royal s'appuyant sur un pupitre qui portait pour la première fois son nouveau slogan de campagne "La France présidente".
Dans les trois semaines qui viennent, la présidente de la région Poitou-Charentes a annoncé qu'elle tiendrait elle-même ce point de presse quotidien, sauf quand elle sera en déplacement en province, soit généralement chaque fin de semaine.
Dans l'intervalle, des porte-parole apporteront des "précisions concrètes" et des personnalités seront chargées "d'approfondir" les propositions.
"Je conduis cette campagne en liberté, avec bonheur et avec pédagogie. Mon rôle aujourd'hui (...) c'est d'expliquer le contenu du choix" que les Français ont à faire, a-t-elle dit.
"J'entends garder ma liberté dans cette campagne c'est-à-dire être attentive, très attentive à ce que les Français veulent comprendre pour choisir", a-t-elle ajouté.
Face aux photographes, Ségolène Royal a feuilleté le fascicule de propositions avant de leur présenter la couverture de son livre "Maintenant", sorti la semaine dernière, et de faire le point sur les prochaines étapes de sa campagne.

"AGIR VITE ET JUSTE"
Celle que la presse avait un temps surnommée la "Zapatera" a annoncé la venue du chef du gouvernement espagnol, Jose Luis Rodriguez Zapatero, à ses côtés pour une "grande réunion publique" le 19 avril à Toulouse, à trois jours du premier tour.
La "programmation" de cette campagne "m'aura permis de tenir mon engagement selon lequel je me serai rendue dans la totalité des régions", a souligné Ségolène Royal à la veille d'un déplacement à Lyon sur le thème de la santé puis d'une mini-tournée dans le Sud-ouest de jeudi à samedi.
Si elle est élue au soir du 6 mai, Ségolène Royal a promis d'agir "vite et juste", affirmant qu'un certain "nombre de textes de loi" étaient déjà "prêts".
Dans la VIe République qu'elle appelle de ses vœux, les décrets d'application seront "déjà rédigés à chaque fois qu'il y a une loi nouvelle" pour en finir avec cet "écart insupportable" entre la décision politique et la mise en pratique.
Devant un grand panneau bleu représentant son visage souriant, Ségolène Royal s'est opposée à plusieurs propositions économiques de Nicolas Sarkozy, notamment son idée de "TVA sociale" et son intention de supprimer les charges et taxes sur les heures supplémentaires.
Elle s'est par ailleurs amusée de la proposition de François Bayrou de supprimer l'ENA s'il accède à l'Elysée. "Peut-être qu'il veut me supprimer moi-même. Mais c'est trop tard", a-t-elle dit dans un sourire.
La candidate "du pouvoir d'achat garanti" s'est en outre livrée à un nouveau réquisitoire contre les banques, accusées de s'enrichir "sur le dos des plus modestes" et dénonçant "une forme d'arnaque bancaire". "Les gens le ressentent comme cela et je crois que c'est vrai, ils ont raison", a-t-elle dit.
Son plan en "six actions concrètes" comprend notamment la possibilité des "actions de groupes" contre les groupes bancaires, "l'affichage clair des tarifs bancaires" pour que les consommateurs "puissent comparer réellement et faire jouer la concurrence à la baisse", le plafonnement des frais bancaires, l'annualisation du calcul des découverts et la généralisation de la rémunération des comptes courants.

(source : l’Express)