Les douze candidats de l'élection présidentielle sont maintenant connus. La dernière ligne droite commence. Pour convaincre les indécis et faire la différence, Ségolène Royal est donc prête à débattre avec « un nombre restreint » de candidats. « Je ne suis pas hostile à des débats avant le premier tour », a-t-elle affirmé, hier, devant les journalistes qu'elle recevait dans son QG de campagne, boulevard Saint-Germain, à Paris. La candidate du Parti socialiste souhaite une confrontation « projet contre projet » et que « personne n'édulcore le fond de sa pensée ».

François Bayrou relève le défi. « Je suis favorable, organisez-le ! (…) Invitez-nous, je viendrai » a lancé le candidat centriste hier soir, lors de l'émission « Question ouverte », sur France 2. « Un débat est utile à condition que nous ayons des conditions normales pour discuter entre nous et pas (une) cacophonie », a cependant modéré le député béarnais. Il ajoute qu'une confrontation avec Ségolène Royal serait « utile », « encore que je ne connaisse pas vraiment son projet de société », a-t-il raillé. Quant à un débat avec Nicolas Sarkozy, il aurait « beaucoup de sens » car « il a un projet de société qui est très différent du mien », a estimé François Bayrou.

Or justement, Nicolas Sarkozy ne voit guère d'un bon œil l'organisation de tels débats. Une question de temps de parole, selon lui : « C'est quand même une drôle d'idée de demander l'organisation d'un débat à un moment où on ne peut plus les organiser puisqu'il y a douze candidats. Comment vous allez faire puisqu'on est tous à la stricte égalité ? », a demandé Nicolas Sarkozy au journal de 20 heures de France 2, hier soir. « Si Madame Royal voulait un débat, il fallait qu'on le fasse avant », tranche le candidat UMP. C'est pourtant le même Nicolas Sarkozy qui appelle au débat, « projet contre projet », depuis plusieurs semaines.

(source : Marianne 2007)