Chacun se sent responsable, chacun a sa part dans ce formidable élan démocratique. Ces anonymes que la politique, par un sentiment de caste et de confiscation, avait tenus éloignés du débat public, y ont remis un doigt, une main… les deux pieds. Et en face ? Des déplacements surmédiatisés ? Oui. Des émissions de télévision ? Oui. Des meetings où les participants annoncés sont quatre fois plus nombreux que les chaises !? Encore oui. Mais qui a vu l’UMP organiser une réunion de proximité, un débat citoyen, à côté de chez soi ? Pas vous. Pas moi. Personne.

Le chef fait de la mousse et ça fait office de campagne. D’un côté, des milliers de contributions, de l’autre, des milliers de crépitements de flashs. D’un côté, des citoyens acteurs, de l’autre, de la main d’oeuvre spectatrice. D’un côté, une société en mouvement, de l’autre, un plan média et des slogans. Ce n’est pas qu’un problème de méthode. Derrière ces deux méthodes, il y a deux projets de société.

Julien Dray