Avoir 20 ans en 2007
Par Venelles Pour Vous, samedi 10 février 2007 à 19:41 :: Elections :: #196 :: rss
Avoir 20 ans… Ceux qui ont franchi ce cap se souviennent avec nostalgie. Encore que… Voilà bien vingt ans déjà que 20 ans n’est plus le plus bel âge de la vie.
Ce n’est pas un hasard si au cours des 24 derniers mois deux mouvements sont nés dans la jeunesse. Les émeutes des banlieues, puis les mobilisations contre le CPE reflètent le malaise qui touche toute une génération. Qu’elle soit des villes ou des cités.
20 ans devait être l’âge de tous les possibles, il est devenu pour beaucoup l’âge des portes qui se referment.
Le chômage ? Il frappe d’abord les plus jeunes (20 % et jusqu’à 40 % dans les cités).
La précarité ? Les CDD, les stages sans fin, l’intérim, les petits boulots, c’est l’horizon de ceux qui découvrent le marché du travail.
Les salaires ? Les écarts de revenus entre les entrants et leurs aînés n’ont cessé de se creuser au cours des trente dernières années (multiplication par 3).
L’accès aux soins ? 25 % des étudiants renoncent à aller chez le médecin faute de moyens.
Le logement ? Les étudiants sont les premiers à subir les hausses de loyer qui les éloignent des villes.
L’ascenseur social ? Non seulement il ne monte plus, mais il descend. Avec des diplômes équivalents, les jeunes obtiennent des emplois moins qualifiés que leurs parents.
Depuis cinq ans, le gouvernement auquel appartient Nicolas Sarkozy n’a pas changé cette réalité. Pire, il a contribué à l’aggraver. La liste est longue des décisions en ce sens, comme autant de provocations : CPE, fin des emplois-jeunes, baisse du nombre d’enseignants, réforme injuste des retraites, expulsion des enfants sans-papiers, CRS pour toute réponse aux jeunes des quartiers, annulation des subventions aux associations…
Au cours des manifestations contre le CPE, les cortèges scandaient « à ceux qui veulent précariser les jeunes, les jeunes répondent : résistance ». Quelle cruelle façon d’aborder l’âge adulte lorsqu’on est obligé d’entrer en « résistance » pour y parvenir.
Le contrat que la France saura passer avec sa jeunesse est l’un des enjeux majeurs de cette élection présidentielle.
Il s’est passé quelque chose à Grenoble le 1er février. Ségolène Royal a trouvé les mots justes : « Je ne veux pas d’une France où la jeunesse est infantilisée, considérée comme une charge, voire comme une menace et même comme un danger. Une société qui a peur de sa jeunesse est une société qui n’a plus confiance en elle, une société minée par la mauvaise conscience car elle sait qu’elle manque à son devoir d’hospitalité à l’égard de la génération suivante. »
C’était le dernier forum participatif auquel elle participait.
Le temps des réponses a commencé.
Par la jeunesse.
Thomas Colognac
Un lien à aller voir : La société “adulescente” ne laisse pas de place aux jeunes (http://hebdo.parti-socialiste.fr/2007/02/07/432/)
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